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ТОР 5 статей:

Методические подходы к анализу финансового состояния предприятия

Проблема периодизации русской литературы ХХ века. Краткая характеристика второй половины ХХ века

Ценовые и неценовые факторы

Характеристика шлифовальных кругов и ее маркировка

Служебные части речи. Предлог. Союз. Частицы

КАТЕГОРИИ:






ALCHIMIE DE LA DOULEUR




 

 

L'un t'éclaire avec son ardeur,

L'autre en toi met son deuil, Nature!

Ce qui dit à l'un: Sépulture!

Dit à l'autre: Vie et splendeur!

 

Hermès inconnu qui m'assistes

Et qui toujours m'intimidas,

Tu me rends l'égal de Midas,

Le plus triste des alchimistes;

 

Par toi je change l'or en fer

Et le paradis en enfer;

Dans le suaire des nuages

 

Je découvre un cadavre cher,

Et sur les célestes rivages

Je bâtis de grands sarcophages.

 

русский

 

LXXXII

HORREUR SYMPATHIQUE

 

 

De ce ciel bizarre et livide,

Tourmenté comme ton destin,

Quels pensers dans ton âme vide

Descendent? Réponds, libertin.

 

— Insatiablement avide

De l'obscur et de l'incertain,

Je ne geindrai pas comme Ovide

Chassé du paradis latin.

 

Cieux déchirés comme des grèves,

En vous se mire mon orgueil;

Vos vastes nuages en deuil

 

Sont les corbillards de mes rêves,

Et vos lueurs sont le reflet

De l'Enfer où mon cœur se plaît.

 

русский

 

LXXXIII

L'HÉAUTONTIMOROUMÉNOS

 

À J.G.F.

 

 

Je te frapperai sans colère

Et sans haine, comme un boucher,

Comme Moïse le rocher!

Et je ferai de ta paupière,

 

Pour abreuver mon Saharah,

Jaillir les eaux de la souffrance.

Mon désir gonflé d'espérance

Sur tes pleurs salés nagera

 

Comme un vaisseau qui prend le large,

Et dans mon cœur qu'ils soûleront

Tes chers sanglots retentiront

Comme un tambour qui bat la charge!

 

Ne suis-je pas un faux accord

Dans la divine symphonie,

Grâce à la vorace Ironie

Qui me secoue et qui me mord?

 

Elle est dans ma voix, la criarde!

C'est tout mon sang, ce poison noir!

Je suis le sinistre miroir

Où la mégère se regarde!

 

Je suis la plaie et le couteau!

Je suis le soufflet et la joue!

Je suis les membres et la roue,

Et la victime et le bourreau!

 

Je suis de mon cœur le vampire,

— Un de ces grands abandonnés

Au rire éternel condamnés,

Et qui ne peuvent plus sourire!

 

русский

 

LXXXIV

L'IRRÉMÉDIABLE

 

I

Une Idée, une Forme, un Être

Parti de l'azur et tombé

Dans un Styx bourbeux et plombé

Où nul œil du Ciel ne pénètre;

 

Un Ange, imprudent voyageur

Qu'a tenté l'amour du difforme,

Au fond d'un cauchemar énorme

Se débattant comme un nageur,

 

Et luttant, angoisses funèbres!

Contre un gigantesque remous

Qui va chantant comme les fous

Et pirouettant dans les ténèbres;

 

Un malheureux ensorcelé

Dans ses tâtonnements futiles,

Pour fuir d'un lieu plein de reptiles,

Cherchant la lumière et la clé;

 

Un damné descendant sans lampe,

Au bord d'un gouffre dont l'odeur

Trahit l'humide profondeur,

D'éternels escaliers sans rampe,

 

Où veillent des monstres visqueux

Dont les larges yeux de phosphore

Font une nuit plus noire encore

Et ne rendent visibles qu'eux;

 

Un navire pris dans le pôle,

Comme en un piège de cristal,

Cherchant par quel détroit fatal

Il est tombé dans cette geôle;

 

— Emblèmes nets, tableau parfait

D'une fortune irrémédiable,

Qui donne à penser que le Diable

Fait toujours bien tout ce qu'il fait!

 

 

II

Tête-à-tête sombre et limpide

Qu'un cœur devenu son miroir!

Puits de Vérité, clair et noir,

Où tremble une étoile livide,

 

Un phare ironique, infernal,

Flambeau des grâces sataniques,

Soulagement et gloire uniques,

— La conscience dans le Mal!

 

русский

 

LXXXV

L'HORLOGE

 

 

Horloge! Dieu sinistre, effrayant, impassible,

Dont le doigt nous menace et nous dit:" Souviens-toi!

Les vibrantes douleurs dans ton cœur plein d'effroi

Se planteront bientôt comme dans une cible;

 

Le Plaisir vaporeux fuira vers l'horizon

Ainsi qu'une sylphide au fond de la coulisse;

Chaque instant te dévore un morceau du délice

À chaque homme accordé pour toute sa saison.

 

Trois mille six cents fois par heure, la Seconde

Chuchote: Souviens-toi! — Rapide, avec sa voix

D'insecte, maintenant dit: je suis Autrefois,

Et j'ai pompé ta vie avec ma trompe immonde!

 

Remember! Souviens-toi! Prodigue! Esto memor!

(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)

Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues

Qu'il ne faut pas lâcher sans en extraire l'or!

 

Souviens-toi que le Temps est un joueur avide

Qui gagne sans tricher, à tout coup! C'est la loi.

Le jour décroît; la nuit augmente; souviens-toi!

Le gouffre a toujours soif; la clepsydre se vide.

 

Tantôt sonnera l'heure où le divin Hasard,

Où l'auguste Vertu, ton épouse encor vierge,

Où le Repentir même (oh! La dernière auberge!),

Où tout te dira: Meurs, vieux lâche! Il est trop tard!"

 

русский

 

 

TABLEAUX PARISIENS

 

LXXXVI

PAYSAGE

 

 

Je veux, pour composer chastement mes églogues,

Coucher auprès du ciel, comme les astrologues,

Et, voisin des clochers, écouter en rêvant

Leurs hymnes solennels emportés par le vent.

Les deux mains au menton, du haut de ma mansarde,

Je verrai l'atelier qui chante et qui bavarde;

Les tuyaux, les clochers, ces mâts de la cité,

Et les grands ciels qui font rêver d'éternité.

 

Il est doux, à travers les brumes, de voir naître

L'étoile dans l'azur, la lampe à la fenêtre,

Les fleuves de charbon monter au firmament

Et la lune verser son pâle enchantement.

Je verrai les printemps, les étés, les automnes;

Et quand viendra l'hiver aux neiges monotones,

Je fermerai partout portières et volets

Pour bâtir dans la nuit mes féeriques palais.

Alors je rêverai des horizons bleuâtres,

Des jardins, des jets d'eau pleurant dans les albâtres,

Des baisers, des oiseaux chantant soir et matin,

Et tout ce que l'Idylle a de plus enfantin.

L'Émeute, tempêtant vainement à ma vitre,

Ne fera pas lever mon front de mon pupitre;

Car je serai plongé dans cette volupté

D'évoquer le Printemps avec ma volonté,

De tirer un soleil de mon cœur, et de faire

De mes pensers brûlants une tiède atmosphère.

 

русский

 

LXXXVII

LE SOLEIL

 

 

Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures

Les persiennes, abri des secrètes luxures,

Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés

Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés,

Je vais m'exercer seul à ma fantasque escrime,

Flairant dans tous les coins les hasards de la rime,

Trébuchant sur les mots comme sur les pavés,

Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés.

 

Ce père nourricier, ennemi des chloroses,

Éveille dans les champs les vers comme les roses;

Il fait s'évaporer les soucis vers le ciel,

Et remplit les cerveaux et les ruches de miel.

C'est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles

Et les rend gais et doux comme des jeunes filles,

Et commande aux moissons de croître et de mûrir

Dans le cœur immortel qui toujours veut fleurir!

 

Quand, ainsi qu'un poète, il descend dans les villes,

Il ennoblit le sort des choses les plus viles,

Et s'introduit en roi, sans bruit et sans valets,

Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais.

 

русский

 

LXXXVIII

À UNE MENDIANTE ROUSSE

 

 

Blanche fille aux cheveux roux,

Dont la robe par ses trous

Laisse voir la pauvreté

Et la beauté,

 

Pour moi, poète chétif,

Ton jeune corps maladif,

Plein de taches de rousseur,

A sa douceur.

 

Tu portes plus galamment

Qu'une reine de roman

Ses cothurnes de velours

Tes sabots lourds.

 

Au lieu d'un haillon trop court,

Qu'un superbe habit de cour

Traîne à plis bruyants et longs

Sur tes talons;

 

En place de bas troués,

Que pour les yeux des roués

Sur ta jambe un poignard d'or

Reluise encor;

 

Que des nœuds mal attachés

Dévoilent pour nos péchés

Tes deux beaux seins, radieux

Comme des yeux;

 

Que pour te déshabiller

Tes bras se fassent prier

Et chassent à coups mutins

Les doigts lutins,

 

Perles de la plus belle eau,

Sonnets de maître Belleau

Par tes galants mis aux fers

Sans cesse offerts,

 

Valetaille de rimeurs

Te dédiant leurs primeurs

Et contemplant ton soulier

Sous l'escalier,

 

Maint page épris du hasard,

Maint seigneur et maint Ronsard

Épieraient pour le déduit

Ton frais réduit!

 

Tu compterais dans tes lits

Plus de baisers que de lis

Et rangerais sous tes lois

Plus d'un Valois!

 

— Cependant tu vas gueusant

Quelque vieux débris gisant

Au seuil de quelque Véfour

De carrefour;

 

Tu vas lorgnant en dessous

Des bijoux de vingt-neuf sous

Dont je ne puis, oh! Pardon!

Te faire don.

 

Va donc, sans autre ornement,

Parfum, perles, diamant,

Que ta maigre nudité,

Ô ma beauté!

 

русский

 

LXXXIX

LE CYGNE

 

À Victor Hugo.

 

I

Andromaque, je pense à vous! Ce petit fleuve,

Pauvre et triste miroir où jadis resplendit

L'immense majesté de vos douleurs de veuve,

Ce Simoïs menteur qui par vos pleurs grandit,

 

A fécondé soudain ma mémoire fertile,

Comme je traversais le nouveau Carrousel.

Le vieux Paris n'est plus (la forme d'une ville

Change plus vite, hélas! Que le cœur d'un mortel);

 

Je ne vois qu'en esprit tout ce camp de baraques,

Ces tas de chapiteaux ébauchés et de fûts,

Les herbes, les gros blocs verdis par l'eau des flaques,

Et, brillant aux carreaux, le bric-à-brac confus.

 

Là s'étalait jadis une ménagerie;

Là je vis, un matin, à l'heure où sous les cieux

Froids et clairs le Travail s'éveille, où la voirie

Pousse un sombre ouragan dans l'air silencieux,

 

Un cygne qui s'était évadé de sa cage,

Et, de ses pieds palmés frottant le pavé sec,

Sur le sol raboteux traînait son blanc plumage.

Près d'un ruisseau sans eau la bête ouvrant le bec

 

Baignait nerveusement ses ailes dans la poudre,

Et disait, le cœur plein de son beau lac natal:

"Eau, quand donc pleuvras-tu? Quand tonneras-tu, foudre?"

Je vois ce malheureux, mythe étrange et fatal,

 

Vers le ciel quelquefois, comme l'homme d'Ovide,

Vers le ciel ironique et cruellement bleu,

Sur son cou convulsif tendant sa tête avide,

Comme s'il adressait des reproches à Dieu!

 

 

II

Paris change! Mais rien dans ma mélancolie

N'a bougé! Palais neufs, échafaudages, blocs,

Vieux faubourgs, tout pour moi devient allégorie,

Et mes chers souvenirs sont plus lourds que des rocs.

 

Aussi, devant ce Louvre une image m'opprime:

Je pense à mon grand cygne, avec ses gestes fous,

Comme les exilés, ridicule et sublime,

Et rongé d'un désir sans trêve! Et puis à vous,

 

Andromaque, des bras d'un grand époux tombée,

Vil bétail, sous la main du superbe Pyrrhus,

Auprès d'un tombeau vide en extase courbée;

Veuve d'Hector, hélas! Et femme d'Hélénus!

 

Je pense à la négresse, amaigrie et phtisique,

Piétinant dans la boue, et cherchant, œil hagard,

Les cocotiers absents de la superbe Afrique

Derrière la muraille immense du brouillard;

 

À quiconque a perdu ce qui ne se retrouve

Jamais, jamais! À ceux qui s'abreuvent de pleurs

Et tètent la Douleur comme une bonne louve!

Aux maigres orphelins séchant comme des fleurs!

 

Ainsi dans la forêt où mon esprit s'exile

Un vieux Souvenir sonne à plein souffle du cor!

Je pense aux matelots oubliés dans une île,

Aux captifs, aux vaincus!… À bien d'autres encor!

 

русский

 

XC






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