ТОР 5 статей: Методические подходы к анализу финансового состояния предприятия Проблема периодизации русской литературы ХХ века. Краткая характеристика второй половины ХХ века Характеристика шлифовальных кругов и ее маркировка Служебные части речи. Предлог. Союз. Частицы КАТЕГОРИИ:
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Chapitre IV L’enfant s’йtonne du vieillardCependant Gavroche, au marchй Saint-Jean, dont le poste йtait dйjа dйsarmй, venait – d’opйrer sa jonction – avec une bande conduite par Enjolras, Courfeyrac, Combeferre et Feuilly. Ils йtaient а peu prиs armйs. Bahorel et Jean Prouvaire les avaient retrouvйs et grossissaient le groupe. Enjolras avait un fusil de chasse а deux coups, Combeferre un fusil de garde national portant un numйro de lйgion, et dans sa ceinture deux pistolets que sa redingote dйboutonnйe laissait voir, Jean Prouvaire un vieux mousqueton de cavalerie, Bahorel une carabine; Courfeyrac agitait une canne а йpйe dйgainйe. Feuilly, un sabre nu au poing, marchait en avant en criant: «Vive la Pologne!»
Ils arrivaient du quai Morland, sans cravates, sans chapeaux, essoufflйs, mouillйs par la pluie, l’йclair dans les yeux. Gavroche les aborda avec calme.
– Oщ allons-nous?
– Viens, dit Courfeyrac.
Derriиre Feuilly marchait, ou plutфt bondissait Bahorel, poisson dans l’eau de l’йmeute. Il avait un gilet cramoisi et de ces mots qui cassent tout. Son gilet bouleversa un passant qui cria tout йperdu:
– Voilа les rouges!
– Le rouge, les rouges! rйpliqua Bahorel. Drфle de peur, bourgeois. Quant а moi, je ne tremble point devant un coquelicot, le petit chaperon rouge ne m’inspire aucune йpouvante. Bourgeois, croyez-moi, laissons la peur du rouge aux bкtes а cornes.
Il avisa un coin de mur oщ йtait placardйe la plus pacifique feuille de papier du monde, une permission de manger des њufs, un mandement de carкme adressй par l’archevкque de Paris а ses «ouailles».
Bahorel s’йcria:
– Ouailles; maniиre polie de dire oies.
Et il arracha du mur le mandement. Ceci conquit Gavroche. А partir de cet instant, Gavroche se mit а йtudier Bahorel.
– Bahorel, observa Enjolras, tu as tort. Tu aurais dы laisser ce mandement tranquille, ce n’est pas а lui que nous avons affaire, tu dйpenses inutilement de la colиre. Garde ta provision. On ne fait pas feu hors des rangs, pas plus avec l’вme qu’avec le fusil.
– Chacun son genre, Enjolras, riposta Bahorel. Cette prose d’йvкque me choque, je veux manger des њufs sans qu’on me le permette. Toi tu as le genre froid brыlant; moi je m’amuse. D’ailleurs, je ne me dйpense pas, je prends de l’йlan; et si j’ai dйchirй ce mandement, Hercle! c’est pour me mettre en appйtit.
Ce mot, Hercle, frappa Gavroche. Il cherchait toutes les occasions de s’instruire, et ce dйchireur d’affiches-lа avait son estime. Il lui demanda:
– Qu’est-ce que cela veut dire, Hercle?
Bahorel rйpondit:
– Cela veut dire sacrй nom d’un chien en latin.
Ici Bahorel reconnut а une fenкtre un jeune homme pвle а barbe noire qui les regardait passer, probablement un ami de l’A B C. Il lui cria:
– Vite, des cartouches! para bellum[165].
– Bel homme! c’est vrai, dit Gavroche qui maintenant comprenait le latin.
Un cortиge tumultueux les accompagnait, йtudiants, artistes, jeunes gens affiliйs а la Cougourde d’Aix, ouvriers, gens du port, armйs de bвtons et de bayonnettes, quelques-uns, comme Combeferre, avec des pistolets entrйs dans leurs pantalons. Un vieillard, qui paraissait trиs vieux, marchait dans cette bande. Il n’avait point d’arme, et se hвtait pour ne point rester en arriиre, quoiqu’il eыt l’air pensif. Gavroche l’aperзut:
– Keksekзa? dit-il а Courfeyrac.
– C’est un vieux.
C’йtait M. Mabeuf. Не нашли, что искали? Воспользуйтесь поиском:
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