ÒÎÐ 5 ñòàòåé: Ìåòîäè÷åñêèå ïîäõîäû ê àíàëèçó ôèíàíñîâîãî ñîñòîÿíèÿ ïðåäïðèÿòèÿ Ïðîáëåìà ïåðèîäèçàöèè ðóññêîé ëèòåðàòóðû ÕÕ âåêà. Êðàòêàÿ õàðàêòåðèñòèêà âòîðîé ïîëîâèíû ÕÕ âåêà Õàðàêòåðèñòèêà øëèôîâàëüíûõ êðóãîâ è åå ìàðêèðîâêà Ñëóæåáíûå ÷àñòè ðå÷è. Ïðåäëîã. Ñîþç. ×àñòèöû ÊÀÒÅÃÎÐÈÈ:
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Chapitre II Formation embryonnaire des crimes dans l’incubation des prisonsLe triomphe de Javert dans la masure Gorbeau avait semblé complet, mais ne l’avait pas été.
D’abord, et c’était là son principal souci, Javert n’avait point fait prisonnier le prisonnier. L’assassiné qui s’évade est plus suspect que l’assassin; et il est probable que ce personnage, si précieuse capture pour les bandits, n’était pas de moins bonne prise pour l’autorité.
Ensuite, Montparnasse avait échappé à Javert.
Il fallait attendre une autre occasion pour remettre la main sur ce «muscadin du diable». Montparnasse en effet, ayant rencontré Éponine qui faisait le guet sous les arbres du boulevard l’avait emmenée, aimant mieux être Némorin avec la fille que Schinderhannes[28] avec le père. Bien lui en avait pris. Il était libre. Quant à Éponine, Javert l’avait fait «repincer». Consolation médiocre. Éponine avait rejoint Azelma aux Madelonnettes.
Enfin, dans le trajet de la masure Gorbeau à la Force, un des principaux arrêtés, Claquesous, s’était perdu. On ne savait comment cela s’était fait, les agents et les sergents «n’y comprenaient rien», il s’était changé en vapeur, il avait glissé entre les poucettes, il avait coulé entre les fentes de la voiture, le fiacre était fêlé, et avait fui; on ne savait que dire, sinon qu’en arrivant à la prison, plus de Claquesous. Il y avait là de la féerie, ou de la police. Claquesous avait-il fondu dans les ténèbres comme un flocon de neige dans l’eau? Y avait-il eu connivence inavouée des agents? Cet homme appartenait-il à la double énigme du désordre et de l’ordre? Était-il concentrique à l’infraction et à la répression? Ce sphinx avait-il les pattes de devant dans le crime et les pattes de derrière dans l’autorité? Javert n’acceptait point ces combinaisons-là, et se fût hérissé devant de tels compromis; mais son escouade comprenait d’autres inspecteurs que lui, plus initiés peut-être que lui-même, quoique ses subordonnés, aux secrets de la préfecture, et Claquesous était un tel scélérat qu’il pouvait être un fort bon agent. Être en de si intimes rapports d’escamotage avec la nuit, cela est excellent pour le brigandage et admirable pour la police. Il y a de ces coquins à deux tranchants. Quoi qu’il en fût, Claquesous égaré ne se retrouva pas. Javert en parut plus irrité qu’étonné.
Quant à Marius, «ce dadais d’avocat qui avait eu probablement peur», et dont Javert avait oublié le nom, Javert y tenait peu. D’ailleurs, un avocat, cela se retrouve toujours. Mais était-ce un avocat seulement?
L’information avait commencé.
Le juge d’instruction avait trouvé utile de ne point mettre un des hommes de la bande Patron-Minette au secret, espérant quelque bavardage. Cet homme était Brujon, le chevelu de la rue du Petit-Banquier. On l’avait lâché dans la cour Charlemagne, et l’œil des surveillants était ouvert sur lui.
Ce nom, Brujon, est un des souvenirs de la Force. Dans la hideuse cour dite du Bâtiment-Neuf, que l’administration appelait cour Saint-Bernard et que les voleurs appelaient fosse-aux-lions, sur cette muraille couverte de squames et de lèpres qui montait à gauche à la hauteur des toits, près d’une vieille porte de fer rouillée qui menait à l’ancienne chapelle de l’hôtel ducal de la Force devenue un dortoir de brigands, on voyait encore il y a douze ans une espèce de bastille grossièrement sculptée au clou[29] dans la pierre, et au-dessous cette signature:
BRUJON, 1811.
Le Brujon de 1811 était le père du Brujon de 1832.
Ce dernier, qu’on n’a pu qu’entrevoir dans le guet-apens Gorbeau, était un jeune gaillard fort rusé et fort adroit, ayant l’air ahuri et plaintif. C’est sur cet air ahuri que le juge d’instruction l’avait lâché, le croyant plus utile dans la cour Charlemagne que dans la cellule du secret.
Les voleurs ne s’interrompent pas parce qu’ils sont entre les mains de la justice. On ne se gêne point pour si peu. Être en prison pour un crime n’empêche pas de commencer un autre crime. Ce sont des artistes qui ont un tableau au Salon et qui n’en travaillent pas moins à une nouvelle œuvre dans leur atelier.
Brujon semblait stupéfié par la prison. On le voyait quelquefois des heures entières dans la cour Charlemagne, debout près de la lucarne du cantinier, et contemplant comme un idiot cette sordide pancarte des prix de la cantine qui commençait par: ail, 62 centimes, et finissait par: cigare, cinq centimes. Ou bien il passait son temps à trembler, claquant des dents, disant qu’il avait la fièvre, et s’informant si l’un des vingt-huit lits de la salle des fiévreux était vacant.
Tout à coup, vers la deuxième quinzaine de février 1832, on sut que Brujon, cet endormi, avait fait faire, par des commissionnaires de la maison, pas sous son nom, mais sous le nom de trois de ses camarades, trois commissions différentes, lesquelles lui avaient coûté en tout cinquante sous, dépense exorbitante qui attira l’attention du brigadier de la prison.
On s’informa, et en consultant le tarif des commissions affiché dans le parloir des détenus, on arriva à savoir que les cinquante sous se décomposaient ainsi: trois commissions; une au Panthéon, dix sous; une au Val-de-Grâce, quinze sous; et une à la barrière de Grenelle, vingt-cinq sous. Celle-ci était la plus chère de tout le tarif. Or, au Panthéon, au Val-de-Grâce, à la barrière de Grenelle, se trouvaient précisément les domiciles de trois rôdeurs de barrières fort redoutés, Kruideniers, dit Bizarro, Glorieux, forçat libéré, et Barre-Carrosse, sur lesquels cet incident ramena le regard de la police. On croyait deviner que ces hommes étaient affiliés à Patron-Minette[30], dont on avait coffré deux chefs, Babet et Gueulemer. On supposa que dans les envois de Brujon, remis, non à des adresses de maisons, mais à des gens qui attendaient dans la rue, il devait y avoir des avis pour quelque méfait comploté. On avait d’autres indices encore; on mit la main sur les trois rôdeurs, et l’on crut avoir éventé la machination quelconque de Brujon.
Une semaine environ après ces mesures prises, une nuit, un surveillant de ronde, qui inspectait le dortoir d’en bas du Bâtiment-Neuf, au moment de mettre son marron dans la boîte à marrons, – c’est le moyen qu’on employait pour s’assurer que les surveillants faisaient exactement leur service; toutes les heures un marron devait tomber dans toutes les boîtes clouées aux portes des dortoirs; – un surveillant donc vit par le judas du dortoir Brujon sur son séant qui écrivait quelque chose dans son lit à la clarté de l’applique. Le gardien entra, on mit Brujon pour un mois au cachot, mais on ne put saisir ce qu’il avait écrit. La police n’en sut pas davantage.
Ce qui est certain, c’est que le lendemain «un postillon» fut lancé de la cour Charlemagne dans la fosse-aux-lions par-dessus le bâtiment à cinq étages qui séparait les deux cours.
Les détenus appellent postillon une boulette de pain artistement pétrie qu’on envoie en Irlande, c’est-à-dire par-dessus les toits d’une prison, d’une cour à l’autre. Étymologie: par-dessus l’Angleterre; d’une terre à l’autre; en Irlande. Cette boulette tombe dans la cour. Celui qui la ramasse l’ouvre et y trouve un billet adressé à quelque prisonnier de la cour. Si c’est un détenu qui fait la trouvaille, il remet le billet à sa destination; si c’est un gardien, ou l’un de ces prisonniers secrètement vendus qu’on appelle moutons dans les prisons et renards dans les bagnes, le billet est porté au greffe et livré à la police.
Cette fois, le postillon parvint à son adresse, quoique celui auquel le message était destiné fût en ce moment au séparé. Ce destinataire n’était rien moins que Babet, l’une des quatre têtes de Patron-Minette.
Le postillon contenait un papier roulé sur lequel il n’y avait que ces deux lignes:
– Babet. Il y a une affaire rue Plumet. Une grille sur un jardin.
C’était la chose que Brujon avait écrite dans la nuit.
En dépit des fouilleurs et des fouilleuses, Babet trouva moyen de faire passer le billet de la Force à la Salpêtrière à une «bonne amie» qu’il avait là, et qui y était enfermée. Cette fille à son tour transmit le billet à une autre qu’elle connaissait, une appelée Magnon, fort regardée par la police, mais pas encore arrêtée. Cette Magnon, dont le lecteur a déjà vu le nom[31], avait avec les Thénardier des relations qui seront précisées plus tard et pouvait, en allant voir Éponine, servir de pont entre la Salpêtrière et les Madelonnettes.
Il arriva justement qu’en ce moment-là même, les preuves manquant dans l’instruction dirigée contre Thénardier à l’endroit de ses filles, Éponine et Azelma furent relâchées.
Quand Éponine sortit, Magnon, qui la guettait à la porte des Madelonnettes, lui remit le billet de Brujon à Babet en la chargeant d’ éclairer l’affaire.
Éponine alla rue Plumet, reconnut la grille et le jardin, observa la maison, épia, guetta, et, quelques jours après, porta à Magnon, qui demeurait rue Clocheperce, un biscuit que Magnon transmit à la maîtresse de Babet à la Salpêtrière. Un biscuit, dans le ténébreux symbolisme des prisons, signifie: rien à faire.
Si bien qu’en moins d’une semaine de là, Babet et Brujon se croisant dans le chemin de ronde de la Force, comme l’un allait «à l’instruction» et que l’autre en revenait: – Eh bien, demanda Brujon, la rue P? – Biscuit, répondit Babet.
Ainsi avorta ce fœtus de crime enfanté par Brujon à la Force.
Cet avortement pourtant eut des suites, parfaitement étrangères au programme de Brujon. On les verra.
Souvent en croyant nouer un fil, on en lie un autre.
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