ÒÎÐ 5 ñòàòåé: Ìåòîäè÷åñêèå ïîäõîäû ê àíàëèçó ôèíàíñîâîãî ñîñòîÿíèÿ ïðåäïðèÿòèÿ Ïðîáëåìà ïåðèîäèçàöèè ðóññêîé ëèòåðàòóðû ÕÕ âåêà. Êðàòêàÿ õàðàêòåðèñòèêà âòîðîé ïîëîâèíû ÕÕ âåêà Õàðàêòåðèñòèêà øëèôîâàëüíûõ êðóãîâ è åå ìàðêèðîâêà Ñëóæåáíûå ÷àñòè ðå÷è. Ïðåäëîã. Ñîþç. ×àñòèöû ÊÀÒÅÃÎÐÈÈ:
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Chapitre VII L’homme recruté rue des BillettesLa nuit était tout à fait tombée, rien ne venait. On n’entendait que des rumeurs confuses, et par instants des fusillades, mais rares, peu nourries et lointaines. Ce répit, qui se prolongeait, était signe que le gouvernement prenait son temps et ramassait ses forces. Ces cinquante hommes en attendaient soixante mille.
Enjolras se sentit pris de cette impatience qui saisit les âmes fortes au seuil des événements redoutables. Il alla trouver Gavroche qui s’était mis à fabriquer des cartouches dans la salle basse à la clarté douteuse de deux chandelles, posées sur le comptoir par précaution à cause de la poudre répandue sur les tables. Ces deux chandelles ne jetaient aucun rayonnement au dehors. Les insurgés en outre avaient eu soin de ne point allumer de lumière dans les étages supérieurs.
Gavroche en ce moment était fort préoccupé, non pas précisément de ses cartouches.
L’homme de la rue des Billettes venait d’entrer dans la salle basse et était allé s’asseoir à la table la moins éclairée. Il lui était échu un fusil de munition grand modèle, qu’il tenait entre ses jambes. Gavroche jusqu’à cet instant, distrait par cent choses «amusantes», n’avait pas même vu cet homme.
Lorsqu’il entra, Gavroche le suivit machinalement des yeux, admirant son fusil, puis, brusquement, quand l’homme fut assis, le gamin se leva. Ceux qui auraient épié l’homme jusqu’à ce moment l’auraient vu tout observer dans la barricade et dans la bande des insurgés avec une attention singulière; mais depuis qu’il était entré dans la salle, il avait été pris d’une sorte de recueillement et semblait ne plus rien voir de ce qui se passait. Le gamin s’approcha de ce personnage pensif et se mit à tourner autour de lui sur la pointe du pied comme on marche auprès de quelqu’un qu’on craint de réveiller. En même temps, sur son visage enfantin, à la fois si effronté et si sérieux, si évaporé et si profond, si gai et si navrant, passaient toutes ces grimaces de vieux qui signifient: – Ah bah! – pas possible! – j’ai la berlue! – je rêve!– est-ce que ce serait? … – non, ce n’est pas! – mais si! – mais non! etc. Gavroche se balançait sur ses talons crispait ses deux poings dans ses poches, remuait le cou comme un oiseau, dépensait en une lippe démesurée toute la sagacité de sa lèvre inférieure. Il était stupéfait, incertain, incrédule, convaincu, ébloui. Il avait la mine du chef des eunuques au marché des esclaves découvrant une Vénus parmi des dondons, et l’air d’un amateur reconnaissant un Raphaël dans un tas de croûtes. Tout chez lui était en travail, l’instinct qui flaire et l’intelligence qui combine. Il était évident qu’il arrivait un événement à Gavroche.
C’est au plus fort de cette préoccupation qu’Enjolras l’aborda.
– Tu es petit, dit Enjolras, on ne te verra pas. Sors des barricades, glisse-toi le long des maisons, va un peu partout par les rues, et reviens me dire ce qui se passe.
Gavroche se haussa sur ses hanches.
– Les petits sont donc bons à quelque chose! c’est bien heureux! J’y vas. En attendant fiez-vous aux petits, méfiez-vous des grands… – Et Gavroche, levant la tête et baissant la voix, ajouta, en désignant l’homme de la rue des Billettes:
– Vous voyez bien ce grand-là?
– Eh bien?
– C’est un mouchard.
– Tu es sûr?
– Il n’y a pas quinze jours qu’il m’a enlevé par l’oreille de la corniche du pont Royal où je prenais l’air.
Enjolras quitta vivement le gamin et murmura quelques mots très bas à un ouvrier du port aux vins qui se trouvait là. L’ouvrier sortit de la salle et y rentra presque tout de suite accompagné de trois autres. Ces quatre hommes, quatre portefaix aux larges épaules, allèrent se placer, sans rien faire qui pût attirer son attention, derrière la table où était accoudé l’homme de la rue des Billettes. Ils étaient visiblement prêts à se jeter sur lui.
Alors Enjolras s’approcha de l’homme et lui demanda:
– Qui êtes-vous?
À cette question brusque, l’homme eut un soubresaut. Il plongea son regard jusqu’au fond de la prunelle candide d’Enjolras et parut y saisir sa pensée. Il sourit d’un sourire qui était tout ce qu’on peut voir au monde de plus dédaigneux, de plus énergique et de plus résolu, et répondit avec une gravité hautaine:
– Je vois ce que c’est… Eh bien oui!
– Vous êtes mouchard?
– Je suis agent de l’autorité.
– Vous vous appelez?
– Javert.
Enjolras fit signe aux quatre hommes. En un clin d’œil, avant que Javert eût eu le temps de se retourner, il fut colleté, terrassé, garrotté, fouillé[183].
On trouva sur lui une petite carte ronde collée entre deux verres et portant d’un côté les armes de France, gravées, avec cette légende: Surveillance et vigilance, et de l’autre cette mention: JAVERT, inspecteur de police, âgé de cinquante-deux ans; et la signature du préfet de police d’alors, M. Gisquet.
Il avait en outre sa montre et sa bourse, qui contenait quelques pièces d’or. On lui laissa la bourse et la montre. Derrière la montre, au fond du gousset, on tâta et l’on saisit un papier sous enveloppe qu’Enjolras déplia et où il lut ces cinq lignes écrites de la main même du préfet de police:
«Sitôt sa mission politique remplie, l’inspecteur Javert s’assurera, par une surveillance spéciale, s’il est vrai que des malfaiteurs aient des allures sur la berge de la rive droite de la Seine, près le pont d’Iéna.»
Le fouillage terminé, on redressa Javert, on lui noua les bras derrière le dos et on l’attacha au milieu de la salle basse à ce poteau célèbre qui avait jadis donné son nom au cabaret.
Gavroche, qui avait assisté à toute la scène et tout approuvé d’un hochement de tête silencieux, s’approcha de Javert et lui dit:
– C’est la souris qui a pris le chat.
Tout cela s’était exécuté si rapidement que c’était fini quand on s’en aperçut autour du cabaret. Javert n’avait pas jeté un cri. En voyant Javert lié au poteau, Courfeyrac, Bossuet, Joly, Combeferre, et les hommes dispersés dans les deux barricades, accoururent.
Javert, adossé au poteau, et si entouré de cordes qu’il ne pouvait faire un mouvement, levait la tête avec la sérénité intrépide de l’homme qui n’a jamais menti.
– C’est un mouchard, dit Enjolras.
Et se tournant vers Javert:
– Vous serez fusillé deux minutes avant que la barricade soit prise.
Javert répliqua de son accent le plus impérieux:
– Pourquoi pas tout de suite?
– Nous ménageons la poudre.
– Alors finissez-en d’un coup de couteau.
– Mouchard, dit le bel Enjolras, nous sommes des juges et non des assassins.
Puis il appela Gavroche.
– Toi! va à ton affaire! Fais ce que je t’ai dit.
– J’y vas, cria Gavroche.
Et s’arrêtant au moment de partir:
– À propos, vous me donnerez son fusil! Et il ajouta: Je vous laisse le musicien, mais je veux la clarinette[184].
Le gamin fit le salut militaire et franchit gaîment la coupure de la grande barricade.
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