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Ïîïóëÿðíàÿ ïóáëèêàöèÿ

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ÒÎÐ 5 ñòàòåé:

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Ïðîáëåìà ïåðèîäèçàöèè ðóññêîé ëèòåðàòóðû ÕÕ âåêà. Êðàòêàÿ õàðàêòåðèñòèêà âòîðîé ïîëîâèíû ÕÕ âåêà

Öåíîâûå è íåöåíîâûå ôàêòîðû

Õàðàêòåðèñòèêà øëèôîâàëüíûõ êðóãîâ è åå ìàðêèðîâêà

Ñëóæåáíûå ÷àñòè ðå÷è. Ïðåäëîã. Ñîþç. ×àñòèöû

ÊÀÒÅÃÎÐÈÈ:






Chapitre VIII Les invalides eux-mêmes peuvent être heureux




Puisque nous avons prononcé le mot pudeur, et puisque nous ne cachons rien, nous devons dire qu’une fois pourtant, à travers ses extases, «son Ursule» lui donna un grief très sérieux. C’était un de ces jours où elle déterminait M. Leblanc à quitter le banc et à se promener dans l’allée. Il faisait une vive brise de prairial qui remuait le haut des platanes. Le père et la fille, se donnant le bras, venaient de passer devant le banc de Marius. Marius s’était levé derrière eux et les suivait du regard, comme il convient dans cette situation d’âme éperdue.

 

Tout à coup un souffle de vent, plus en gaîté que les autres, et probablement chargé de faire les affaires du printemps, s’envola de la pépinière, s’abattit sur l’allée, enveloppa la jeune fille dans un ravissant frisson digne des nymphes de Virgile et des faunes de Théocrite, et souleva sa robe, cette robe plus sacrée que celle d’Isis, presque jusqu’à la hauteur de la jarretière. Une jambe d’une forme exquise apparut. Marius la vit. Il fut exaspéré et furieux.

 

La jeune fille avait rapidement baissé sa robe d’un mouvement divinement effarouché, mais il n’en fut pas moins indigné. – Il était seul dans l’allée, c’est vrai. Mais il pouvait y avoir eu quelqu’un. Et s’il y avait eu quelqu’un! Comprend-on une chose pareille! C’est horrible ce qu’elle vient de faire là! – Hélas! la pauvre enfant n’avait rien fait; il n’y avait qu’un coupable, le vent; mais Marius, en qui frémissait confusément le Bartholo qu’il y a dans Chérubin, était déterminé à être mécontent, et était jaloux de son ombre. C’est ainsi en effet que s’éveille dans le cœur humain, et que s’impose, même sans droit, l’âcre et bizarre jalousie de la chair. Du reste, en dehors même de cette jalousie, la vue de cette jambe charmante n’avait eu pour lui rien d’agréable; le bas blanc de la première femme venue lui eût fait plus de plaisir.

 

Quand «son Ursule», après avoir atteint l’extrémité de l’allée, revint sur ses pas avec M. Leblanc et passa devant le banc où Marius s’était rassis, Marius lui jeta un regard bourru et féroce. La jeune fille eut ce petit redressement en arrière accompagné d’un haussement de paupières qui signifie: Eh bien, qu’est-ce qu’il a donc?

 

Ce fut là leur «première querelle»[108].

 

Marius achevait à peine de lui faire cette scène avec les yeux que quelqu’un traversa l’allée. C’était un invalide tout courbé, tout ridé et tout blanc, en uniforme Louis XV, ayant sur le torse la petite plaque ovale de drap rouge aux épées croisées, croix de Saint-Louis du soldat, et orné en outre d’une manche d’habit sans bras dedans, d’un menton d’argent et d’une jambe de bois. Marius crut distinguer que cet être avait l’air extrêmement satisfait. Il lui sembla même que le vieux cynique, tout en clopinant près de lui, lui avait adressé un clignement d’œil très fraternel et très joyeux, comme si un hasard quelconque avait fait qu’ils pussent être d’intelligence et qu’ils eussent savouré en commun quelque bonne aubaine. Qu’avait-il donc à être si content, ce débris de Mars? Que s’était-il donc passé entre cette jambe de bois et l’autre? Marius arriva au paroxysme de la jalousie. – Il était peut-être là! se dit-il; il a peut-être vu! – Et il eut envie d’exterminer l’invalide.

 

Le temps aidant, toute pointe s’émousse. Cette colère de Marius contre «Ursule», si juste et si légitime qu’elle fût, passa. Il finit par pardonner; mais ce fut un grand effort; il la bouda trois jours.

 

Cependant, à travers tout cela et à cause de tout cela, la passion grandissait et devenait folle.

 






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