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Ïîïóëÿðíàÿ ïóáëèêàöèÿ

Íàó÷íàÿ ïóáëèêàöèÿ

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ÒÎÐ 5 ñòàòåé:

Ìåòîäè÷åñêèå ïîäõîäû ê àíàëèçó ôèíàíñîâîãî ñîñòîÿíèÿ ïðåäïðèÿòèÿ

Ïðîáëåìà ïåðèîäèçàöèè ðóññêîé ëèòåðàòóðû ÕÕ âåêà. Êðàòêàÿ õàðàêòåðèñòèêà âòîðîé ïîëîâèíû ÕÕ âåêà

Öåíîâûå è íåöåíîâûå ôàêòîðû

Õàðàêòåðèñòèêà øëèôîâàëüíûõ êðóãîâ è åå ìàðêèðîâêà

Ñëóæåáíûå ÷àñòè ðå÷è. Ïðåäëîã. Ñîþç. ×àñòèöû

ÊÀÒÅÃÎÐÈÈ:






Chapitre IX Éclipse




On vient de voir comment Marius avait découvert ou cru découvrir qu’Elle s’appelait Ursule.

 

L’appétit vient en aimant. Savoir qu’elle se nommait Ursule, c’était déjà beaucoup; c’était peu. Marius en trois ou quatre semaines eut dévoré ce bonheur. Il en voulut un autre. Il voulut savoir où elle demeurait.

 

Il avait fait une première faute: tomber dans l’embûche du banc du Gladiateur. Il en avait fait une seconde: ne pas rester au Luxembourg quand M. Leblanc y venait seul. Il en fit une troisième. Immense. Il suivit «Ursule».

 

Elle demeurait rue de l’Ouest, à l’endroit de la rue le moins fréquenté, dans une maison neuve à trois étages d’apparence modeste.

 

À partir de ce moment, Marius ajouta à son bonheur de la voir au Luxembourg le bonheur de la suivre jusque chez elle.

 

Sa faim augmentait. Il savait comment elle s’appelait, son petit nom du moins, le nom charmant, le vrai nom d’une femme; il savait où elle demeurait; il voulut savoir qui elle était.

 

Un soir, après qu’il les eut suivis jusque chez eux et qu’il les eut vus disparaître sous la porte cochère, il entra à leur suite et dit vaillamment au portier:

 

– C’est le monsieur du premier qui vient de rentrer?

 

– Non, répondit le portier. C’est le monsieur du troisième.

 

Encore un pas de fait. Ce succès enhardit Marius.

 

– Sur le devant? demanda-t-il.

 

– Parbleu! fit le portier, la maison n’est bâtie que sur la rue.

 

– Et quel est l’état de ce monsieur? repartit Marius.

 

– C’est un rentier, monsieur. Un homme bien bon, et qui fait du bien aux malheureux, quoique pas riche.

 

– Comment s’appelle-t-il? reprit Marius.

 

Le portier leva la tête, et dit:

 

– Est-ce que monsieur est mouchard?

 

Marius s’en alla assez penaud, mais fort ravi. Il avançait.

 

– Bon, pensa-t-il. Je sais qu’elle s’appelle Ursule, qu’elle est fille d’un rentier, et qu’elle demeure là, au troisième, rue de l’Ouest.

 

Le lendemain M. Leblanc et sa fille ne firent au Luxembourg qu’une courte apparition; ils s’en allèrent qu’il faisait grand jour. Marius les suivit rue de l’Ouest comme il en avait pris l’habitude. En arrivant à la porte cochère, M. Leblanc fit passer sa fille devant puis s’arrêta avant de franchir le seuil, se retourna et regarda Marius fixement.

 

Le jour d’après, ils ne vinrent pas au Luxembourg. Marius attendit en vain toute la journée.

 

À la nuit tombée, il alla rue de l’Ouest, et vit de la lumière aux fenêtres du troisième. Il se promena sous ces fenêtres jusqu’à ce que cette lumière fût éteinte.

 

Le jour suivant, personne au Luxembourg. Marius attendit tout le jour, puis alla faire sa faction de nuit sous les croisées. Cela le conduisait jusqu’à dix heures du soir. Son dîner devenait ce qu’il pouvait. La fièvre nourrit le malade et l’amour l’amoureux.

 

Il se passa huit jours de la sorte. M. Leblanc et sa fille ne paraissaient plus au Luxembourg. Marius faisait des conjectures tristes; il n’osait guetter la porte cochère pendant le jour. Il se contentait d’aller à la nuit contempler la clarté rougeâtre des vitres. Il y voyait par moments passer des ombres, et le cœur lui battait.

 

Le huitième jour, quand il arriva sous les fenêtres, il n’y avait pas de lumière. – Tiens! dit-il, la lampe n’est pas encore allumée. Il fait nuit pourtant. Est-ce qu’ils seraient sortis? Il attendit. Jusqu’à dix heures. Jusqu’à minuit. Jusqu’à une heure du matin. Aucune lumière ne s’alluma aux fenêtres du troisième étage et personne ne rentra dans la maison. Il s’en alla très sombre.

 

Le lendemain, – car il ne vivait que de lendemains en lendemains, il n’y avait, pour ainsi dire, plus d’aujourd’hui pour lui, – le lendemain il ne trouva personne au Luxembourg, il s’y attendait; à la brune, il alla à la maison. Aucune lueur aux fenêtres; les persiennes étaient fermées; le troisième était tout noir.

 

Marius frappa à la porte cochère, entra et dit au portier:

 

– Le monsieur du troisième?

 

– Déménagé, répondit le portier.

 

Marius chancela et dit faiblement:

 

– Depuis quand donc?

 

– D’hier.

 

– Où demeure-t-il maintenant?

 

– Je n’en sais rien.

 

– Il n’a donc point laissé sa nouvelle adresse?

 

– Non.

 

Et le portier levant le nez reconnut Marius.

 

– Tiens! c’est vous! dit-il, mais vous êtes donc décidément quart-d’œil?






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